Bientôt une “Maison des médias libres” à Paris ?

Un millionnaire de gauche veut sa «Maison des médias libres»

Olivier Legrain, ex-communiste enrichi dans l’industrie, est en lice pour acheter à la municipalité parisienne un site boulevard de Charonne. Il entend y installer des organes de presse tels les sites «Mediapart» et «Basta», les magazines «Politis» et «Alternatives économiques», la revue «Esprit»…

Avec sa structure massive de béton, sur cinq niveaux, et sa lourde porte d’entrée, surmontée d’une mystérieuse inscription «Poste Nation», le bâtiment n’est pas le plus gracieux de Paris. L’énorme porche et les grandes baies encadrées de vert viennent cependant aérer l’imposante façade, qui donne sur le boulevard de Charonne et ravira les fans d’architecture industrielle. Propriété de la ville de Paris, ce magnifique immeuble de 1929 compte parmi les 31 sites faisant l’objet d’un appel à projets d’aménagement lancé par la municipalité. Baptisé «Réinventer Paris», ce concours d’architecture et d’urbanisme, dont la deuxième phase est en cours, vise à offrir une nouvelle vie à quelques lieux désaffectés de la capitale. S’étendant sur une surface de 6 000 m², éclairé en son cœur par une nef de 25 mètres de haut, cet ancien poste de transformation d’EDF, idéalement posé dans l’est parisien, entre la place de la Nation et le cimetière du Père Lachaise, est l’un des plus beaux sites mis en jeu par la Ville. Quatre dossiers ont été retenus en finale, dont celui voulant le muer en «Maison des médias libres».

Ce projet est porté par une coalition de médias marqués à gauche, se définissant comme «indépendants» (par opposition aux médias détenus par des milliardaires ou des grandes entreprises, type le Monde,les Echos,le Figaro ou Libé). Le «comité de pilotage» regroupe Mediapart, le site d’investigation d’Edwy Plenel, les magazines Alternatives économiques et Politis, la revue d’idées de la «deuxième gauche» Esprit et le site Basta. «Mais une vingtaine d’autres médias sont intéressés», précise d’emblée Agnès Rousseaux, rédactrice en chef de Basta, présente depuis que l’idée a pris forme il y a trois ans.

Parmi les «partenaires» associés de plus ou moins près, on trouve le groupe So Press (Society,So Foot), la société de production Premières Lignes (Cash Investigation) ou encore les sites Reporterre (écologie) et Arrêt sur images (médias). L’idée de la «Maison des médias libres» ? Faire cohabiter d’ici 2021 ou 2022 l’ensemble de ces rédactions, dans l’espoir que la proximité leur soit bénéfique, financièrement et journalistiquement. En emménageant ensemble, elles pourraient mutualiser certains coûts (studios d’enregistrement, frais courants, cantine…) et s’associer pour monter des coups éditoriaux (enquêtes collaboratives, grands reportages…). D’après les initiateurs, il y aurait assez de place dans le bâtiment pour loger 20 à 25 médias et 400 à 500 journalistes. «On veut en faire un lieu emblématique de la presse indépendante, poursuit Agnès Rousseaux. Mais aussi un lieu ouvert au public, qui favorise l’inclusion des citoyens et développe l’interaction entre les lecteurs et les médias». Ce projet d’aménagement prévoit l’installation de salles de débat, de projection et d’exposition dans l’ancien «transfo».

 

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